RETROSPECTIVE STEPHEN DWOSKIN

lundi 30 novembre -1

Du 13 au 25 juin 1993
Présence de Stephen Dwoskin les 13 et 14 juin.

"A 9 ans, j'ai eu la polio. Depuis, je suis comme une caméra. Mon infirmité détermine mon regard. Impossible d'y échapper. Ma seule chance : faire de ce handicap une force, une ouverture vers l'infini. Le cinéma est l'instrument de cette alchimie. Un nouvel organe, une extension de ma personne qui, à partir de mon immobilité, me permet d'être dans le mouvement, de créer."

L'homme qui parle est Steve Dwoskin, né en 1939 : cinéaste, peintre et musicien new yorkais. Une figure de proue du cinéma "underground". Le plus "différent" de tous. Non seulement parce que ses films font la nique aux standards d'émotion et de récit qui inondent nos écrans, mais parce qu'il est sans doute le seul à tourner dans une chaise roulante, à danser au milieu de ses personnages (des femmes surtout). Oeil, main, sexe, poing, peau, sa caméra tourbillonne, cadre pour mieux décadrer, aplatit pour mieux mettre en relief. A l'affût des moindres frémissements, des gestes et des regards les plus intimes, de ces instants-vérité où les masques se lézardent et où l'être apparaît dans sa nudité.

"Ce qui m'intéresse, ce sont les êtres, dans leurs expressions multiples. La caméra est une personne qui découvre une autre personne". De fait, la réalité des situations et des événements compte moins que le "feeling" qu'ils engendrent. D'où les blancs, les ruptures, les décalages qui sont autant d'appels à l'imagination et au désir des spectateurs, interpellés un à un. D'où également une réflexion incessante sur le voyeurisme.
"Chaque film est un miroir. Ce que tu regardes te regarde"

Michel Egger, extrait de "Construire", 22 février 1989.

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