Présentation

Situation géographique

Le cinéma SPOUTNIK, avec LE THÉÂTRE DE l’USINE, la galerie d’art contemporain FORDE, l’espace polyvalent ZOO et les salles de concert du KAB et de POST TENEBRAS ROCK (PTR), participent à la vie d’un espace culturel autogéré, dont l’association faîtière L’USINE assure la coordination.

Cet ensemble d’associations se trouve dans une ancienne usine de dégrossissage d’or, située juste à côté du Rhône dans le quartier de la Jonction à Genève. Situation et directions cinématographiques Le but du collectif Spoutnik est de montrer des films se situant en dehors ou à la frontière des réseaux traditionnels de commercialisation, tant par leurs spécificités esthétiques que par leurs formats (Super-8, 16mm, 35mm, et vidéo) et leurs durées (courts, moyens, longs et très longs métrages). Nous essayons de mettre en place une politique de programmation qui permette à long terme d´approfondir le lien entre spectateur, création cinématographique et réseaux de programmation parallèle.

La programmation

En offrant aux cinéastes, qu´ils soient en "marge" ou non, du passé comme du présent, un espace d’expression privilégié, nous promouvons un cinéma dans tous ses états : documentaire - fiction - expérimental - film d’animation - œuvres d’artistes - travaux d’étudiants - premières œuvres…

Nos spécificités dans le paysage des salles de cinéma

En proposant des films qui se situent en dehors de l´exploitation traditionnelle, nous définissons ainsi notre spécificité : en marge des films montés en épingle par les médias ou le box office, le choix est d’autant plus vaste que la variété de films distribués en Suisse est restreinte. Ceci s'explique par les carences de la distribution nationale (ainsi un réalisateur peut-il être contraint de distribuer son propre film), par une jungle d´ayants droits, ou tout simplement par un manque de curiosité. Nous faisons venir des films de l´étranger et présentons des cycles que pour des raisons de contraintes financières aucune autre salle ne pourrait offrir. Nous invitons chaque fois que cela est possible le ou la cinéaste, les techniciens et les acteurs dont les films sont diffusés, afin d’offrir au public la possibilité d’un échange avec ceux-ci. Le SPOUTNIK devient alors un espace critique et de réflexion sur le cinéma et ses enjeux (artistiques, politiques, économiques).

Une particularité importante : l´organisation de projections dans des endroits insolites tels qu´une piscine, un accélérateur de particules ou une décharge automobile. Par ce déracinement du rituel de projection, nous cherchons à marier film et contexte, en pensant l´un par rapport à l´autre (ex: "Les habitants" de Alex Van Warmerdam projeté directement dans des lieux d´habitations privés ou semi-publics; un cycle de road movies présenté dans un drive-in construit pour l'occasion).

En outre, chaque été, le SPOUTNIK propose des séances gratuites en plein air, accompagnées d'un écran libre (séance durant laquelle chacun peut amener ses films pour une projection en public). Nous répondons aux attentes d´un public, ou plus précisément de plusieurs publics, qui sont intéressés soit par une thématique particulière, soit par le visionnement de films rarement montrés ou encore par un cadre de projection exceptionnel. Collaborations Dans ce contexte de profusion culturelle énorme pour une ville de la taille de Genève, nous travaillons dans le sens d´une complémentarité définie par nos coups de cœur pour certains films et par le travail de coordination que nous menons avec les autre acteurs du paysage cinématographique.

A Genève : Festival de la Bâtie et Archipel (projections avec accompagnement musical), l´Université de Genève (Activités Culturelles) et de Lausanne (section Histoire et Esthétique du cinéma), divers lieux alternatifs (tels que l’Îlot 13, Artamis, Rhino, la Barje...), festivals Electron & Mapping, la HEAD, Fonction: Cinéma, l´ADC et SGG, la Parfumerie, le Consulat du Japon, la Terrasse du Troc, etc.

Ailleurs en Suisse : Nous sommes en contact avec les principaux festivals suisses (Nyon, Soleure, Locarno, Black Movie, Cinéma Tous Écrans, Fantoche, Viper...) dans lesquels il nous arrive souvent de puiser des idées de programmation. De fait, nous faisons partie des réseaux d´exploitation cinématographique parallèle, grâce auxquels nous organisons des échanges avec d’autres lieux culturels en Suisse (Zinéma, ABC, Oblò, Xenix, Rote Fabrik, Reithalle, Neues Kino, La Case à Chocs...).

Ailleurs dans le monde : Conditionnés par la langue, nous travaillons surtout avec la France (distributeurs et festivals divers, réseau NYCTALOPE et EBOUILLANTE), mais aussi avec l´Autriche (Sixpack Film), l´Allemagne (distributeurs berlinois et divers festivals), l´Angleterre (London Film Coop.), la Belgique (Cinéma Nova et cinéastes indépendants), etc.

Structure et fonctionnement

L'association SPOUTNIK élit pour une durée déterminée des permanents salariés à mi-temps, qui assurent la programmation, la gestion du cinéma, et le suivi administratif. La tenue des séances revient à un certain nombre de projectionnistes et de caissiers défrayés. Le SPOUTNIK est ainsi passé au fil du temps d'un fonctionnement complètement collectif à une plus grande concentration des responsabilités. Les permanents travaillent au choix de la programmation, à la prospection, collaborations internes et externes à l´Usine... La structure demeure néanmoins non hiérarchisée; elle permet une souplesse et une curiosité que nous utilisons à travers la prospection dans les festivals et les divers contacts que nous entretenons dans toute la branche cinématographique. Nous sommes ouverts à toutes propositions de collaborations externes, à définir selon le contexte et la manière de gérer de telles collaborations.

Histoire

Le collectif SPOUTNIK s’est formé à la fin des années 80 autour d´un noyau de personnes désirant proposer au public des films différents, inconnus, ignorés... invisibles. SPOUTNIK, faisant déjà partie d’ÉTAT D’URGENCES , n’avait alors pas de salle fixe excepté la cave de la villa FIASKO (actuelle villa Baulacre). Quand en 1989, l’association ÉTAT D’URGENCES revendiqua un lieu et obtint l’Ancienne Usine de dégrossissage d’or, il fut décidé d’y installer une salle de cinéma. Le collectif fonctionnait au début uniquement par le bénévolat et les versements mensuels d’ÉTAT D’URGENCES (devenu depuis l´association L´USINE). SPOUTNIK, avec le THÉÂTRE DE L’USINE et la galerie APHONE (maintenant l´espace FORDE) décidèrent de se regrouper pour une demande de subvention à la ville de Genève. L’octroi depuis janvier 1992 de cette subvention a permis au cinéma de rémunérer à mi-temps deux permanents qui assurent le travail administratif et le suivi des programmations pour une meilleure régularité et un plus grand confort de travail.

L’année 1998 marque un tournant dans l’histoire de l’USINE, puisque les travaux souhaités de longue date par les différents utilisateurs ont pu être effectués. Le but de ces travaux était, entre autres, d’améliorer les différents espaces pour permettre une utilisation des lieux conforme aux programmations des différents groupes. Depuis lors, le SPOUTNIK propose une programmation au rythme soutenu: le nombre de projections mensuelles est passé d´une quinzaine à une exploitation quotidienne. Les aménagements réalisés nous permettent d´accueillir le public dans des conditions originales et optimales.

Les aides

Les apports financiers proviennent des entrées et des abonnements, ainsi que d´une subvention de la Ville de Genève (subvention obtenue conjointement avec le Théâtre de l´Usine ainsi que l´espace d´art contemporain Forde en 1992; aujourd'hui subvention propre au SPOUTNIK et renouvelée annuellement). La Ville de Genève met gracieusement à disposition les locaux. Nous bénéficions ponctuellement de subventions extraordinaires qui nous permettent de réaliser des programmations plus ambitieuses (3D, commande de films à des cinéastes...). L'aide de la Loterie Romande permet en outre le renouvellement occasionnel du matériel de projection.