JOSEPH MORDER - HOMME-CAMERA

lundi 30 novembre -1

Du mardi 17 au dimanche 22 janvier 1995.
20 films : Le réalisateur sera présent à chaque séance.


"Joseph Morder, né en 1949 à Trinidad, passe ensuite dix ans de sa vie (1952-1962) à Guayaquil (Equateur). Là-bas, il se constitue, à partir de son environnement familial, des couleurs naturelles, mais aussi de celles dont se parent les gens, un capital d'images que son regard d'enfant mêle aux plans tout droit sortis des mélodrames mexicains ou américains. Une jeunesse vécue en Amérique latine, la consommation intensive de films romanesques, un goût prononcé pour les récits de toutes sortes, la fréquentation de l'univers des bandes dessinées structure l'espace imaginaire du petit Morder. Tout cela constitue un quotidien magnifié dans lequel s'accomplira, par glissements successifs, une osmose entre faits vécus et aventures fictionnelles que l'auteur travaillera avec brio dans son "Journal filmé". L'hommage nostalgique à la latinité de ses racines hante d'ailleurs le premier ("L'été madrilène") et le troisième opus de son journal ("La femme en vert").

Pour ses 18 ans, le futur cinéaste reçoit une petite caméra Super-8 muette. Il s'en sert, comme la plupart des amateurs, pour filmer des événements banals et quotidiens : des anniversaires, un voyage à Berlin, des scènes de la vie familiale... Dès les débuts de sa pratique, notre homme est attiré par des aspects du médium film. Son aptitude à témoigner (sa fonction documentaire si l'on veut) est celle qui consiste à dépasser ce témoignage par la mise en fiction. Pensé et théorisé par la suite, le journal filmé accomplira la dialectisation de ces deux pôles.

Le cas Joseph Morder, de par l'inscription historique de ses débuts (1967 : période faste aussi pour l'innovation) et aussi du fait qu'il ne se contente pas simplement de filmer mais milite également pour la forme de cinéma choisie par lui, est symptomatique de la métamorphose que subit la notion d'amateur.
Dans son acception première, l'amateur se conçoit comme tel par rapport au système commercial de production du film, dont ses exercices ne constituent que les brouillons. L'amateur persévérant acquiert l'expérience qui le rend professionnel. L'"amateur" selon Joseph Morder, ne relève pas du tout de cette réalité : c'est un individu qui revendique la libre expression de sa subjectivité, hors des règles qui régissent l'industrie du film.
Par ses travaux et son action, Morder transforme la notion de film amateur en celle de film indépendant."

Raphaël Bassan.

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