COURT-METRAGES RECENTS DE L'EX U.R.S.S

lundi 30 novembre -1

Palmarès des LEOPARDS DE DEMAIN du Festival de Locarno 1993.

Du 12 au 17 septembre 1993

Vous avez dit russe?
La fin de la Perestroïka et la chute de l'Union-Soviétique avait vu émerger des films nouveaux, le plus souvent désespérés, mettant en scène des individus insatisfaits (psychologiquement, sexuellement...) dans une société corrompue, à la dérive. D'autres films, plus directement, se sont attaqué, parfois avec humour, à la déconstruction des grands mythes fondateurs de l'ex-URSS. Derrière ses films se trouvait une nouvelle génération de cinéastes affranchis de toute censure morale ou politique, mais qui bénéficiaient de la structure de production de l'ancien système.
Jusqu'à la chute de l'URSS, les structures de production et de distribution étaient entièrement contrôlées par l'état. La logique de la concurrence ou du box-office n'était pas à l'ordre du jour. Les films dit commerciaux, faits pour captiver le regard du spectateur, étaient des raretés face aux films, d'auteurs, formés à la très exigeante école VGIK de Moscou. Aujourd'hui, alors que le réseau d'état cède par pans entiers, l'argent a remplacé le diplôme de la VGIK, comme conditions sine qua non à la réalisation d'un film. Dans un système de distribution en pleine restructuration, les films russes ont de plus en plus de mal à s'imposer face à la concurrence étrangère. Les spectateurs se tournent vers la télévision, le soap opéra, les films hollywoodiens, ou les films français type Louis de Funès ou Jean-Paul Belmondo.
Refusant, pour la plupart, l'héritage académique de la VGIK, sans attaches profondes avec un pays au bord de l'abîme, les jeunes cinéastes actuels se dépêtrent dans des financements en coproduction à l'étranger. A la recherche d'un style et d'un public hypothétique, le cinéma russe apparaît dérouté : tiraillé entre la réalité russe et les sirènes esthétiques et financières de l'ouest. En fait, avec la prise de contrôle d'ores et déjà commencée par les grandes sociétés américaines et européennes, le cinéma russe risque, à court terme, d'entrer dans l'ère du calcul et de laminer une tradition de films subtils, guidés par une simple authenticité d'expression.
Cette sélection de courts-métrages témoigne encore d'une certaine liberté et d'une grande poésie.

Jérôme Porte, 1993.

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