Le protégé de mme qing

Film

Le cinéma indépendant chinois

« (…) J’ai donc décidé de faire ce qu’on appelle en Chine « un film d’art », en me débrouillant tout seul, sans argent, avec le concours d’amis et d’acteurs qui ont accepté de travailler en participation.
Le film, qui a été tourné en dix jours et en prises uniques faute de pellicule, a été produit avec environ 600'000 francs, ce qui est dix fois moins que le budget moyen d’un film officiel. Cela a été une expérience extrêmement bénéfique, parce que libre de toute contrainte, mais aussi très éprouvante. Chaque soir, je décidais d’abandonner, chaque matin, j’y retournais quand même, en serrant les dents.
- Comment est-il possible de réaliser un film clandestin en Chine ?
- On se débrouille. On prétend par exemple qu’on tourne un documentaire sur Pékin, ce qui est très utile puisqu’aucune autorisation n’est nécessaire pour ce type de film. On change aussi souvent de place, on ne reste pas trop longtemps sur un même lieu de tournage, pour éviter de se faire repérer. La partie la plus difficile est la post-production, car aucun laboratoire en Chine ne prend en chage un film dépourvu de visa de censure. Il faut donc procéder au tirage par fragments, en prétendant qu’il s’agit de simples exercices, en en priant énormément pour qu’ils acceptent de le faire. Quant au montage, je l’ai fait dans ma cuisine, sans enrouleuse, en rembobinant à chaque fois le film à la main. C’était d’autant plus épuisant que je devais aussi préparer les repas pour l’équipe, je leur devais bien ça.
- Quelles mesures de rétorsion peuvent prendre les autorités à votre encontre ?
Elles peuvent m’empêcher de tourner officiellement et m’infliger une amende, que je n’aurai, de toute façon, pas les moyens de payer. D’une manière générale, elles essaient toujours, à plus ou moins long terme, de faire rentrer la brebis galeuse dans le droit chemin et de récupérer les talents pour leur propre compte. Ce sont des négociations difficiles, où chacun fait ce que lui dictent sa conscience et ses nécessités. Comme j’ai essayé de le montrer dans ce film, la Chine subit en ce moment des changements à la fois très rapides et très brutaux, et sa population est en proie, notamment dans le domaine des relations individuelles, à un profond désarroi : j’espère que les choses évolueront dans le bon sens. »
Propos recueillis par Jacques Mandelbaum, « Le Monde », 18.10.2000

avec Yang Qing, Yu Bo, Zhang Kang

Auteur Bingjian Liu
Pays Chine
Année 1999
Durée 90'
Genre Fiction
Version vo st. français
Couleur Couleur
Format 35mm
Thème 2 mois Japon Chine

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