TWO YEARS AT SEA

Film

Au beau milieu d'une forêt de pins en hiver, Jake Williams, un vieillard pas si vieux à la barbe et aux cheveux blancs, émerge. Nous sommes dans une sorte de cabane ou une maison, hors du temps et de la civilisation urbaine. Il se met à siffloter un refrain, boire un café puis prend une douche fumante. Le rythme du film s'élève avec la sensation du jour qui monte et des activités entreprises par celui dont on comprend qu'il vit en ermite.

"Even if i made a really straightforward documentary with loads of talking and everything explained you're still never going to know the person. I'm much more interested in making something that is not necesserely about that person. I'm interested in working with that person collaboratively to make something new, to make something that exists just for itself."


Ce qu'aime Jake, c'est bricoler au milieu du bordel dont lui seul semble connaître la logique. Sa maison est un vrai bric-à-brac, où s'entassent pêle-mêle des tonnes de livres, disques, outils, machines, bois, bocaux vides etc. Il nettoie, récupère, fabrique, entasse, déplace… et fait des siestes. Nous le regardons faire, mais ne savons pas vraiment qui il est, d'où il vient, pourquoi il vit comme ça. Le titre aussi reste un mystère.


 


TWO YEARS AT THE SEA nous emmène en voyage dans un ailleurs unique, reflet du monde que s'est construit Jake pour y vivre sa parfaite solitude : une vie étrange et pleine de fantaisie rendue possible par un environnement où il n'y pas de contrainte, pas de mécanique de vie, pas de limites : "Fais comme tu veux, personne ne te regarde, et tu as tout le temps". Jake pourrait être le dernier homme sur terre, une sorte de Mad Max des forêts.


 


Ben Rivers, à l'image du mode de vie "rock'n roll" de Jake, ne cesse de renouveler son approche, passant d'un régime documentaire à celui du récit magique, puis science-fictionnel, voire surréaliste. Film et sujet font ainsi corps ensemble.


Le réalisateur signe aussi la photo : 16mm, cinémascope et noir&blanc. Il va même jusqu'à développer la pellicule dans sa salle de bains. Oscillation dans les lumières et les flashs, granulation sur la surface visible et vibrante : l'image est sans cesse en mouvement, parfois irréelle, parfois imprévisible, libre elle aussi.


 


Ben Rivers est un artiste et cinéaste anglais, son travail est marqué principalement par une sensibilité ethnographique qui l'emmène vers des endroits vierges et des personnes que la civilisation semble avoir épargnées (SLOW ACTION, I KNOW WHERE I'M GOING). Il construit des mondes avec ce qui existe déjà et "décolle la réalité" dans la même veine que Jean Rouch, Agnès Varda, Chris Marker, Robert Kramer ou Werner Herzog. Travailleur infatigable, il collabore depuis quelques temps avec l'américain Ben Russel. Leurs travaux ont été présentés au Spoutnik (soirée spéciale "newer worlds" en leur présence, et A SPELL TO WARD OFF THE DARKNESS).

Auteur Ben Rivers
Pays Royaume-Uni
Année 2011/2015
Durée 88'
Genre Documentaire
Version VO ss dialogues
Couleur N/A
Format DCP
Thème

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