LE JOLI MAI

Film

A partir des 50 heures de rush glanées en un mois (mai 62) dans les rues de Paris au fil des rencontres avec des Parisiens de tous bords, Chris Marker détachera un premier montage de 20h, puis une version de 7h, pour finir avec 3h.

Au final, c'est un coup de force fascinant, établi directement comme une des oeuvres phare du style documentaire et du "cinéma-vérité". Magnifiquement photographié en 16mm, caméra à l'épaule par Pierre Lhomme, que Marker nomma co-réalisateur, le film s'offre comme un échantillon de cette période charnière où tout semblait enfin / encore possible.

Note d'intention : "En ce premier mois de paix depuis sept ans (car la guerre d'Algérie s'achève avec les accords d'Evian), que font, à quoi pensent les Parisiens ? La guerre et la politique ? On évite d'en parler, l'interviewer s'en étonne même : les Français qui aiment tant discuter seraient-ils muets ? (…)
Le « Joli Mai » sera un film à ricochets. Les auteurs ne seront que des lanceurs de questions, sur l’eau de Paris : on verra comment les cailloux retomberont, et s’ils vont loin." Chris Marker

"Que repêchera-t-on de nos années à nous ? Peut-être tout autre chose que ce que nous y voyons de plus voyant." CM