WORM

Film

Jason Truit, surnommé Worm par les habitants de Guthrie, Oklahoma, est célèbre dans tout le patelin pour son art de se mettre dans des situations foireuses, et ce, depuis son enfance. Seulement cette fois-ci, le marché qu'il a conclu avec un mystérieux interlocuteur va le faire plonger beaucoup plus bas!

Si le synopsis laisse deviner une intrigue classique de Film Noir, la forme radicale qu'a choisi Andrew Bowser - réalisateur, acteur principal, scénariste et co-producteur du projet - sort quant à elle du commun.

Tourné en un seul plan séquence avec une caméra rattachée au protagoniste par un harnais et braquée sur son visage durant les 90 minutes que dure la cavale, WORM réussi son pari en un exercice de style bluffant et maîtrisé.

Après LEVIATHAN, la caméra GoPro trouve un nouvel usage, tout aussi original. L'effet Fisheye, minimisé par un noir et blanc très contrasté, permet d'exploiter les champs à l'arrière plan et le surgissement d'éléments dans le dos du fugitif. Le jeu entre le visage omniprésent et l'environnement parcouru permet au film de tenir la route sur la durée, malgré quelques longueurs inévitables lors de changements de scènes. 

L'impression d'être dans un jeu vidéo inversé, lorsque l'action se précipite ou que le personnage parcourt les rues, laisse régulièrement la place à la détresse du protagoniste, dans la lignée de SCHIZOPHRENIA (1983), de Gerald Kargl, qui avait déjà exploité avec brio les possibilités d'une caméra rattachée directement à l'acteur et braquée sur les traits de son visage.

Prix du meilleur long-métrage au dernier LAUSANNE UNDERGROUND FILM FESTIVAL.