Être là

Film

Bulle d’oxygène au cœur de la prison, la cellule psychiatrique de la maison d’arrêt des Baumettes à Marseille existe par la volonté de femmes pour qui l’écoute et le soin porté à l’individu en souffrance est primordiale. Psychiatres, infirmières, ergothérapeutes, elle franchissent chaque jour la succession de sas de sécurité pour remplir leur devoir de soignantes auprès de leurs patients, fussent-ils incarcérés. Les conditions sont dures, que ce soit les moyens mis à leurs dispositions ou la violence inhérente à l’univers carcéral.
 

Passant de l’univers de l’apprentissage (NOUS PRINCESSES DE CLEVES, programmé au Spoutnik) à celui de l’enfermement, Régis Sauder n’en délaisse pas pour autant sa qualité d’écoute qui faisait la force de son précédent long métrage. En donnant la parole à ces femmes souvent confrontées au silence – des patients, des gardiens, des murs – il offre le terrain à une réflexion nécessaire, lucide et posée sur le fragile équilibre de cet espace dédié à l’humain dans un dispositif tendant fâcheusement à le broyer.