HÔtel des invalides

Film

" (...) Henri Claudel centralisait au Quai d'Orsay les subventions réservées uniquement à la création de films de prestige. (...) J'ai donc fait EN PASSANT PAR LA LORRAINE. Quand le film a été terminé, Claudel m'a dit : "Faites-moi encore un film de prestige". Alors je lui ai montré le dôme des Invalides (parce que son bureau tournait le dos à l'Hôtel), et je lui dis : "Ca! - Ah, je vous vois venir avec vos moignons!" me dit Claudel. Je lui répondis qu'il n'y aurait pas de moignons, pas de sang, mais que ce serait pire... Je lui dis que je voulais faire un film pacifiste, que je montrerais les plus beaux vestiges du musée de l'Armée, ses plus glorieuses figures : Le Piquet d'Honneur. (...) Un représentant de la Défense nationale nous ayant reproché d'avoir fait un film contre la guerre, Claudel répondit : "La Direction générale des relations culturelles est contre la guerre". Quand je présente ce film, j'ajoute qu'on ne peut pas être à la fois pour la guerre et pour la culture."

Extrait d'un entretien avec J.A. Fieschi et A.-S. Labarthe. Les cahiers du Cinéma, Nov. 1963.