Stock

Film

"La décharge est l'ombre portée de la ville"

G. Bertolini

Il y a dans tout ce qui disparaît, englouti par notre quotidien, des traces de notre existence. Elles se concentrent en un réservoir prêt à déborder et à nous submerger, tel un phénomène qui nous accompagne et grossit à notre insu.
Le film fait l'expérience de cette perte de maîtrise en même temps qu'il la relate.

Le déchet est un exemple parmi d'autres de ces pertes que nous laissons et que le temps est censé absorber. Avec d'une part la matière concrète - le rebut, l'exclus - que nous créons par nos activités industrielles, bureautique ou sociales, et de l'autre, nos existences qui se situent toujours quelque part dans la chaîne de production du déchet, le reste et la perte ont toujours été au centre de l'activité humaine. Sans hiérarchie, nous évoluons tous en producteur ou en gestionnaire de déchets, créant nos décharges personnelles et collectives.
Car si nous croyons, en un ultime geste de vanité, pouvoir continuer à créer de toutes pièces des objets ou des formes sociales nouvelles, cette fuite en avant ne fait que conforter cet énorme gaspillage. Il serait peut-être bon de s'arrêter tout net et de regarder s'il n'y aurait pas, dans ce gigantesque dépotoir, des pistes ignorées, génératrices de restes autrement plus avouables qu'à travers des statistiques.
Le film opère une soustraction de la fiction par la réalité et ne figure lui-même que comme reste de cette opération. C'est ainsi que le personnage qui déambule dans le film semble croire toujours à se maîtrise des éléments, sans savoir qu'il n'est déjà plus que sa propre ombre portée.

Auteur Favre Michel
Pays Suisse
Année 1992
Durée 23'
Genre Documentaire
Version
Couleur Noir Blanc
Format 16mm
Thème TROIS FILMS DOCUMENTAIRES GENEVOIS

Error: [8192] mysql_connect(): The mysql extension is deprecated and will be removed in the future: use mysqli or PDO instead in /home/clients/65ae49b02edc850f2a828691743cfaa6/old/framework/class/Database.php at line 21