Film
Selon Vera Chytilova, il faut voir LES PETITES MARGUERITES comme un hymne à l'anticonformisme qui célèbre le mauvais goût, les mauvaises actions et les mauvaises pensées orchestré par deux bouffonnes. À mi-chemin du Printemps de Prague et des mouvements de libération de la femme, ce film corrosif raconte comment deux demoiselles de rien décident de multiplier les conneries pour rendre compte de l'absurdité d'un monde de merde et passent leurs journées de néant à aguicher de riches notables qui viennent déjeuner au restaurant, rien que pour se foutre de leurs gueules (dixit encore la réalisatrice). Jusqu’à, peu à peu, entraîner leur propre perte…
Diffusé à deux reprises au Spoutnik, LES PETITES MARGUERITES est sans doute l’un de ses films emblématiques. Versant complètement dans le surréalisme, voire le psychédélisme, ce long métrage surprenant se veut un franc délire entre érotisme et pop-art, ouvertement anti-conformiste et, au final, autodestructeur – on retrouve ici un discours et des procédés dans lesquels THELMA & LOUISE et FIGHT CLUB ont, consciemment ou inconsciemment, largement puisé. Le Godard de PIERROT LE FOU, sorti une année auparavant, plane sur ce film déglingué, qui mériterait aujourd’hui une renommée similaire dans le panthéon des Nouvelles Vagues européennes. S’ajoutant aux ponctuels délires visuels, la formidable bande-son de Jiri Sllitr et Jiri Sust (deux compositeurs issus de la pop) alimente l'atmosphère déglinguée en en amplifiant sa dimension absurde. « Puisque tout dégénère dans le monde, nous serons dégénérées... nous aussi... » Un antidote à la morosité rampante, à voir absolument.
Auteur Chytilova Vera
Pays République tchèque
Année 1966
Durée 90'
Genre Fiction
Version v.o. s.-t. français
Couleur Couleur
Format DVD
Thème Séance Spéciale: 20 ans du Spoutnik à l'Usine!