La france

Film

Automne 1917. Au loin, la guerre bat son plein. À l’arrière, Camille, une jeune femme, vit au rythme des nouvelles de son mari parti au front. Mais un jour, elle reçoit une courte lettre de rupture. Bouleversée et prête à tout, elle décide de se travestir en homme pour le rejoindre. Elle se dirige vers le front, empruntant les chemins de traverse afin d'échapper à la vigilance des gendarmes. Dans une forêt, elle rencontre une petite troupe de soldats qui ne se doutent pas de sa véritable identité. Elle va les suivre, et changer ainsi de vie, découvrant au fil des jours et des nuits ce qu'elle n'aurait pu imaginer, ce que son mari ne lui avait jamais raconté et ce que ses nouveaux compagnons se garderont de lui révéler: la France.

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes, et récipiendaire du prix Jean Vigo 2007, LA FRANCE n’est en rien l’archétype du récit de guerre traditionnel. Rompant avec les codes, Serge Bozon a créé un long métrage à la croisée des genres, entre « film de guerre itinérant » et « intrigue romanesque », mâtiné de quelques séquences musicales basées sur des chansons de Fugu et Benjamin Esdraffo. Mais si sur le papier l’on pouvait craindre une vision édulcorée de la der des der, le réalisateur a néanmoins cherché à recréer l'atmosphère authentique du front, et ce, même lors des segments musicaux: "les acteurs ont joué en (son) direct et dans la nature, comme les poilus, sur des instruments (acoustiques) de fortune fabriqués, comme en 1917, à partir de matériaux de récupération: guitare "charbonnière", "choucroutophone", violon carré, épinette des Vosges, etc." Le pari de LA FRANCE est ainsi doublement réussi, tant sur le plan esthétique que sur le plaisir que l’on éprouve à découvrir un film à l’atmosphère singulière, servie par une superbe distribution.