Eli, eli, lema sabachtani ?

Film

un film de Shinji Aoyama

Eli, Eli, Lema Sabachtani ? sans compromission aucune, option tout ou rien. Il faut aller chercher assez loin dans les notes du catalogue une traduction à ce titre en forme de strophe, pour finalement tomber des nues sur, tiens donc, un verset du Nouveau Testament : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ni plus ni moins que le cri d’agonie prononcé par le Christ sur la Croix. Désespoir de l’artiste devant les forces qui viennent à manquer, pessimisme contagieux […]
Le film se situe en 2015, dans un Japon contaminé par le syndrome du lemming. Tels des icebergs qui dérivent, les Japonais se suicident. Par grappes, pendus aux poteaux le long des routes, se jetant des falaises, retournant contre eux les fusils. Les scientifiques ne connaissent pas l’origine de la pandémie, on soupçonne une mystérieuse et incontrôlable excitation oculaire que rien ne semble pouvoir enrayer. Certains constatent cependant que la tentation d’en finir s’estompe à l’écoute de la musique improvisée et bruitiste de deux musiciens expérimentaux, postrock radical ! Ces deux-là sont donc seuls détenteurs du secret, sans doute parce qu’ils œuvrent hors du monde sur une musique dépourvue des canons de l’harmonie, partant du bruit – cette maladie du beau – pour arriver à une expérience esthétique alternative, et définissent une autre géographie. […]
On peut voir le film comme un portrait des forces potentielles que chaque art porte en lui. Contemplatif, extrême, poétique et vaste, cet Aoyama retrouvé n’est que propositions, greffes, utopies et fulgurances (l’épisode du bar, sur fond de Jesus blood de Gavin Bryars). Ami lecteur de « The Wire », la bible des musiques nouvelles, fan des théories océaniques de David Toop, ce film t’embrasse. Les autres peuvent eux aussi accepter de recevoir son expérimental cadeau.
Philippe Azoury, Libération, le 18 mai 2005

— En y repensant, c’était une vie un peu stupide.
— C’est vrai.
— « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » C’est un mystère, je n’ai jamais cru en Dieu.
— Ils sont tous morts ?
— Oui. Cependant...
— Tu les sens en toi, maintenant ?
— Oui.
— C’est normal, tu sens juste que vous êtes ensemble après leur mort. Ça arrive souvent.
— Oui.

Auteur Aoyama Shinji
Pays Japon
Année 2005
Durée 1'
Genre Fiction
Version VO
Couleur Couleur
Format 35mm
Thème Reprise des films du festival Blackmovie

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